One health - Santé - Axe 3

(Jean Fougerouse, Rosane Gauriau)

One health

(Jean Fougerouse)

Depuis le début des années 2000 émerge une prise de conscience des liens étroits entre la santé humaine, celle des animaux et de l’environnement, réunie sous l’appellation One Health. Cette approche est défendue par de nombreuses organisations internationales à la suite de la grippe aviaire en Asie. En France cette notion apparaît en filigrane (code de l’environnement, ANSES, Haut conseil de la santé publique…). 

Pour autant il s’agit encore d’une approche à construire (Olive, Angot, 2022) apparaissant comme un « concept parapluie » (Leboeuf, 2011). Cette approche One Health suscite un intérêt théorique (définition et domaine, lien avec d’autres notions comme la syndémie développée par M. Singer) intéressant notamment le droit (quelles normes liées à ce concept ou à défaut une normativité faible avec la notion de soft governance avancée par Mackenzie, 2019) ; mais aussi un intérêt pratique (intéressant les citoyens et les acteurs locaux)

Travail, santé et environnement

(Rosane Gauriau)

Les liens entre travail, santé et environnement sont désormais actés en droit social. A partir, notamment, du début du XXIe siècle, l’Europe, le législateur français et le juge se sont saisis de la santé au travail en lien avec l’environnement. On assiste depuis lors à la construction d’un droit à l’environnement de travail écologiquement compatible : le travail humain doit contribuer à la préservation de l’environnement. 

Soulignons, par exemple, la loi relative à la santé du 2 août 2021 visant à renforcer la prévention au travail et qui invite à réfléchir sur la nécessité de travailler dans le but de préserver à la fois la santé publique et la santé des travailleurs ainsi que l’environnement. Ou encore, la décision du Conseil d’État qui a reconnu que le droit de chacun de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé est une liberté fondamentale.

Cette position fait écho à la Charte de l’environnement et à la jurisprudence du Conseil constitutionnel pour qui la protection de l’environnement est un objectif de valeur constitutionnelle. Les partenaires sociaux sont aussi invités au dialogue social et environnemental. Néanmoins, l’approche du droit social semble plutôt axée sur les risques professionnels – physiques (sanitaires) et psychosociaux auxquels les travailleurs pourront faire face en raison du dérèglement climatique et les conséquences sur leur santé. La santé mentale est encore un terrain à exploiter.

Cet axe souhaite décloisonner ce raisonnement à partir de l’approche « one health ». Il s’agit de penser la question environnementale et les effets du dérèglement climatique sur la santé du travailleur compte tenu de la centralité du travail et de l’organisation du travail . Enfin, une réflexion sur le travail et l’emploi « vert » à partir de la vie et du vivant pourra aussi être envisagée. 

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